JEOL : Pouvez-vous nous présenter la plateforme et l’équipe ?

Inauguration plateforme MACLE-CVL - Orléans septembre 2022

Inauguration plateforme MACLE-CVL – Orléans septembre 2022.

Ida : La plateforme MACLE-CVL Microscopies, imAgeries et ressourCes anaLytiquEs en région Centre – Val-de-Loire est une unité d’appui à la recherche placée sous la tutelle du CNRS, de l’Université d’Orléans, du BRGM et de l’Université de Tours. Elle dispose d’un parc d’instruments multifonctionnels de dernière génération et d’une expertise dans le domaine de la microscopie au travers d’une équipe d’ingénieurs dédiés qui assurent l’accompagnement des utilisateurs et contribuent au développement de nouvelles techniques.
La plateforme MACLE-CVL propose une large gamme de services dans le domaine de l’imagerie et de l’analyse chimique à l’attention des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur ainsi que des d’entreprises, permettant de répondre à une grande diversité de besoins.
Elle a pour ambition de fédérer une large communauté associant les sciences de la terre, les sciences de la matière, les sciences du vivant et les sciences humaines et de couvrir un large champ thématique allant des matériaux pour l’énergie aux matériaux biologiques en passant par les archéomatériaux, les matériaux géologiques et les matériaux innovants.
L’un des équipements de la Plateforme MACLE-CVL est une microsonde électronique JEOL IHP200F équipée d’une source d’électrons de type Schottky, de 5 spectromètres WDS, d’un spectromètre EDS et d’un spectromètre de cathodoluminescence hyperspectrale qui a été mise en service en mai 2022.
Cet équipement est placé sous ma responsabilité et est accessible à un ensemble d’utilisateurs formés (chercheurs, ingénieurs) émanant des différents laboratoires associés à la Plateforme.

JEOL : Quels sont les aspects de votre métier qui vous passionnent le plus ?

Ida : Je suis Ingénieure de Recherche au CNRS, spécialiste en microscopie et microanalyse. À ce titre j’exerce une mission d’appui aux activités de recherche des unités et suis impliquée dans les projets de différentes équipes pour lesquels j’apporte mon expertise.
Je participe ainsi aux avancées scientifiques de différents domaines de recherche du campus Orléanais en priorité.
Les avancées technologiques régulières représentent pour moi un défi constant qui stimule ma curiosité et mon envie de renforcer mes connaissances afin d’apporter mon expertise dans le milieu scientifique dans lesquels je travaille.

JEOL : Quel est votre meilleur souvenir sur ce microscope ?

Ida : La première cartographie en cathodoluminescence spectrale obtenue sur une condrule de la condrite Renazzo, l’une des condrites les plus primitives parmi celles existantes.

JEOL : Quelles sont pour vous les deux recherches les plus marquantes réalisées sur la microsonde JEOL ?

La microsonde électronique nous est utile pour la réalisation d’analyses ponctuelles et pour la réalisation de cartographies CL et WDS. Parmi les études marquantes effectuées je peux citer :

  • une première étude portant sur la déformation des phyllosilicates et son effet sur la formation des zones de cisaillement avec l’analyse des expériences en laboratoire réalisées à l’aide d’une presse Griggs (Les Presses de Griggs – ISTO Institut des Sciences de la Terre d’Orléans).
  • une seconde réalisée dans le cadre d’un travail expérimental sur les équilibres de phases concernant le stockage du magma lors de l’éruption du volcan La Palma en 2021.


© Khadija-Alaoui

JEOL : Combien de personnes avez-vous formé sur la sonde ?

Ida : Actuellement il n’y a que moi et un ingénieur du BRGM qui sommes formés de manière complète sur la Microsonde. Nous assurons la préparation de l’instrument et veillons à son bon fonctionnement afin que les utilisateurs « moins expérimentés » puissent, après une formation rapide à l’utilisation du logiciel, utiliser aisément l’appareil. Actuellement la microsonde accueille plus de 10 utilisateurs réguliers.

JEOL : Suite à l’inauguration avez-vous eu des retours sur les équipements ?

Ida : L’inauguration mais aussi les différentes présentations que l’on a pu faire dans les différents laboratoires du campus ont permis à des personnes qui jusque-là n’avaient jamais utilisé la microsonde électronique de connaitre les potentialités de l’appareil : la cathodoluminescence hyperspectrale, la capacité de travailler à basse tension et la possibilité d’analyser les couches minces. Ces techniques représentent un vrai atout sur le campus orléanais.

JEOL : Pourquoi avoir choisi un FEG ?

Le choix d’une EPMA FEG est destiné à répondre aux besoins des différentes équipes de recherche pluridisciplinaires utilisant cet instrument. Le canon FEG permet de réaliser des analyses à faible courant et à faible tension sur les échantillons sensibles sous le faisceau en ayant une très bonne image !

JEOL : Quelles sont vos attentes et vos craintes par rapport à la communauté de l’EPMA ?

(sous-entendu qu’il y a de moins en moins d’utilisateurs formés ; les anciens utilisateurs partant à la retraite, les sondes sont laissés à l’abandon sur certains sites.)

Les attentes sont énormes ! Et non seulement de ma part ! Caractériser les différents types de matériaux, avec une haute qualité de performance est le but ultime de cet équipement. Les craintes sont multiples : les prix croissants des matières premières qui peut rapidement faire monter les prix des consommables et majorer les coûts d’exploitation ; le manque de personnel qualifié qui puisse assurer la relève.

Et le futur…

Des défis à la hauteur de mes attentes.